Un des rôles du CRA-W consiste à explorer comment les biotechnologies peuvent participer au développement d’une agriculture durable et respectueuse de l'environnement.
Quelle est l’origine de ces recherches ?
C’est en 1967 que débutent les recherches en culture de méristèmes in vitro en vue d’éliminer les virus contaminants les espèces fruitières. Cette approche met rapidement en évidence, au travers du fraisier, le potentiel de multiplier exponentiellement des végétaux sains et génétiquement identiques à l’individu d’origine. Il s’en suivi un « âge d’or » de la micropropagation au CRA-W avec son élargissement à diverses espèces végétales fruitières, maraîchères, forestières ou ornementales provenant de toutes les régions du monde et pour lesquelles des techniques originales, performantes et respectant la conformité génétique étaient nécessaires.
Quelles en sont les applications actuelles ?
Aujourd’hui, la technique est impliquée pour produire des nouvelles lignées de pommes de terre et des plantes destinées aux secteurs émergents (biomasse et réhabilitation de sites industriels, évaluation de biopesticides, multiplication de plantes ayant des graines avec des caractéristiques de germination dites récalcitrantes afin de favoriser leur disponibilité et donc la biodiversité) ou au service d’activités de caractérisation moléculaire et d’extension de la diversité génétique naturelle.
Les cultures in vitro permettent aussi de régénérer des végétaux à partir de cellules isolées ou de protoplastes (cellules dépourvues de parois). En approfondissant ses connaissances de la totipotence cellulaire, le CRA-W s’est intéressé à l’émergence et à l’évolution des techniques de modification du génome afin d’étudier la fonctionnalité des gènes, leur potentiel en amélioration mais aussi de s’attribuer la maîtrise de ces technologies afin de pouvoir en évaluer les effets.
Dès le début des années 1990, les techniques de transgénèse via Agrobacterium et la biolistique ont été utilisées pour modifier des arbres fruitiers ou certaines cellules de blé. En 2013, la cisgénèse est employée chez la pomme de terre pour tenter de renforcer la résistance génétique au mildiou. En 2021, l’intérêt se porte sur les nouvelles techniques d’édition du génome et la création de modèles permettant d’évaluer de nouvelles techniques de détection par des approches génomiques et protéomiques.