La protection des cultures à l’origine de la phytopharmacie
De tout temps, les producteurs ont cherché à protéger leurs cultures contre les ravageurs, les maladies et les « mauvaises herbes ». Jusqu’à l’entre-deux guerres, la protection des cultures reste essentiellement mécanique et manuelle. On voit pointer l’usage commun de produits à base de cuivre, soufre et bien pire, à base d’arséniate de plomb !
Après la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle discipline émerge : la phytopharmacie.
C’est en 1946 qu’est créée, au CRA-W, une Station dédiée à cette discipline, basée sur l’utilisation de pesticides. La protection des cultures connait alors une révolution, à tel point que l’on en abuse. Si, dès 1962, Rachel Carson, lanceuse d’alerte avant l’heure, s’inquiète des conséquences de l’emploi de ces produits, ce n’est qu’au cours des années ’90 que des mesures sont prises pour mieux encadrer leur mise sur le marché.
De la lutte raisonnée à la lutte biologique
Actuellement, grâces aux recherches, la protection des cultures n’est plus aussi dépendante de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques. L’émergence progressive de la lutte raisonnée puis de la lutte et la production intégrées et enfin de la lutte biologique ont permis de réduire leurs usages. En culture biologique, l’approche est nettement plus systémique et fait appel à des produits d’origines naturelles.
Ces modes de gestion plus respectueux de l’environnement reposent à la fois sur le bon sens des agriculteurs et sur les progrès de la recherche.
La démarche s’articule en quatre étapes : la détection, l’identification, la compréhension et la stratégie, et enfin, la transmission.
La détection :
Depuis des années, les chercheurs du CRA‑W surveillent le territoire agricole et forestier à l’aide d’observations de terrain, de pièges et capteurs sentinelles et enfin, de drones et données aériennes afin de détecter la présence ou l’émergence de bio-agresseurs.
L’identification :
Outre l’expérience des chercheurs et techniciens, de nouvelles techniques comme les tests PCR, le barcoding, … sont continuellement mises au point pour identifier précisément les organismes nuisibles.
La compréhension et la stratégie :
Enfin, les équipes du CRA-W cherchent à comprendre le fonctionnement de ces organismes en étudiant leur biologie afin de définir les stratégies globales les plus adéquates.
Le transfert :
Une fois acquises, toutes ces connaissances issues des laboratoires et des champs d’essais sont transférées aux producteurs et gestionnaires sous forme de conseils, d’avertissements ou d’outils d’aide à la décision.