Ce projet, qui aborde la problématique des importations de protéines à destination du bétail laitier, notamment sous forme de soja, met en avant les avantages environnementaux et un statu quo économique pour les exploitations plus autonomes.
Dans ce cadre, l’année 2020 a vu se concrétiser la récolte, l’homogénéisation et la validation d’un jeu de données de 217 exploitations issues des quatre versants du projet (Lorraine, Wallonie, Luxembourg, Rhénanie-Palatinat, Sarre).
Deux méthodologies originales d’estimation de l’autonomie protéique, adaptées des méthodes des partenaires en vue d’être applicables à des données de comptabilités agricoles, ont été retenues :
- une première basée sur l’ingestion en protéines du bétail,
- une seconde basée sur les protéines réellement valorisées.
La différence entre ces deux méthodes permet d’estimer une quantité de protéines non-valorisées ou « superflues ». Ces calculs pourront dès lors être automatisés dans les comptabilités agricoles comme ce sera bientôt le cas, pour le versant wallon, chez Elévéo.
L’influence des paramètres de gestion et le lien avec les paramètres environnementaux et économiques ont également été étudiés sur base de ce jeu de données.
Les résultats montrent que l’autonomie protéique est liée à de meilleures performances environnementales par rapport à la surface (bilan azoté et carbone), sans entacher les performances économiques. Pour améliorer leur autonomie protéique, les exploitations peuvent concentrer leurs efforts sur l’obtention d’un compromis au niveau de la productivité laitière, en valorisant un maximum d’herbe tout en réduisant l’utilisation de concentrés.
Outre ces approches statistiques, une liste de 31 innovations prometteuses du point de vue de l’amélioration de l’autonomie protéique, basée sur une ample revue bibliographique ainsi que des interviews d’éleveurs et d’experts, a été finalisée.
Par la suite, 13 innovations et 2 bonnes pratiques ont été approfondies et seront étayées sous forme de fiches techniques à destination des éleveurs. Le projet, qui a obtenu une prolongation jusque juin 2022, prévoit également de modéliser l’impact des innovations sélectionnées, d’analyser l’autonomie protéique comme indicateur des émissions d’amoniac et d’étudier les liens avec la compétition entre alimentation humaine et animale.