DECiDE : un outil au service de la transition agroécologique vers la neutralité carbone

Afin de parvenir à la neutralité carbone à l’échelle européenne d'ici 2050, il est essentiel de réduire l'impact environnemental de tous les secteurs, y compris celui des filières agro-alimentaires.  

La production primaire est le principal contributeur aux émissions de gaz à effet de serre (GES) de notre alimentation. Ainsi, pour répondre à ce défi, une transition agroécologique au niveau des exploitations agricoles est cruciale. Évaluer l’incidence de cette transition sur l’équilibre de nos exploitations est dès lors de première importance. 

Actuellement, DECiDE offre la possibilité d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre et d’ammoniac ainsi que la consommation énergétique des exploitations agricoles. Afin d’aider les producteurs à identifier les stratégies les plus intéressantes pour limiter leur impact environnemental et repenser leurs pratiques selon leur propre situation, l’outil intégrera à l’avenir de nouveaux indicateurs liés aux trois dimensions de la durabilité. 

En plus des bilans environnementaux, DECiDE permettra à l’utilisateur de calculer plusieurs indicateurs économiques, tels que la marge brute de ses ateliers, l’excédent brut de l’exploitation, le revenu agricole du travail, la capacité de remboursement ou encore la dépendance aux aides. Ces indicateurs mettront en évidence le lien entre les performances environnementales et économiques, montrant que, dans de nombreux cas, elles ne sont pas antinomiques. 

Pour faciliter la prise de décision, de nouveaux indicateurs techniques (comme l'âge au premier vêlage ou la quantité de concentrés par unité de gros bétail) ainsi que des indicateurs environnementaux seront bientôt ajoutés. Parmi ceux-ci, citons l’évaluation des surfaces agroécologiques, la nature du travail du sol ou encore le bilan azoté. Ce dernier permettra non seulement de calculer un excédent azoté, mais aussi d'évaluer l'efficience de l’azote, les risques de lessivage, l'autonomie azotée ou encore les proportions d’azote organique et minéral utilisées sur l’exploitation. À plus long terme, le bilan phosphore fera son apparition, avec la possibilité ultérieure d'évaluer les risques d’eutrophisation par une approche d’analyse de cycle de vie. De plus, les modèles seront améliorés afin de prendre en compte de manière plus précise les pratiques spécifiques des agriculteurs, par exemple en considérant l’intérêt des intercultures dans les bilans globaux ou en ajoutant de nouveaux ateliers, tels que la production ovine. Enfin, le pilier social ne sera pas négligé et sera intégré ultérieurement grâce à un questionnaire. L'ensemble de ces données permettra d'obtenir une vue globale de l’exploitation et d'identifier les leviers à actionner pour améliorer la durabilité de chaque exploitation dans son contexte spécifique. 

Une nouvelle version de l’outil sera proposée d’ici la fin de l’année avant de lancer une nouvelle salve de formations dès le début de l’année 2024. 

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