Observer la météo, ce n’est pas juste poser des capteurs dans un champ. Les pluviomètres se bouchent, les sondes d’humidité dérivent, les anémomètres se bloquent. Sans entretien des stations et sans vérification des données, le risque d’erreur est élevé. Or, aujourd’hui, les observations météo sont plus que jamais au cœur des décisions dans le monde agricole. Le climat change, les données météo nourrissent des outils complexes d’aide à la décision pour raisonner les traitements phytosanitaires. Et pour des décisions judicieuses, il faut des observations locales et exactes.
En Wallonie, deux sources de données en temps réel coexistent. D’une part, le réseau Pameseb du CRA-W, réseau expert de trente stations dont les données sont intégrées à la plateforme Agromet.be et accessibles pour tous. D’autre part, les réseaux privés composés de stations météo connectées, de plus en plus achetées et installées dans les champs par les agriculteurs. Chaque réseau possède ses forces et ses faiblesses. Dans le projet Agromet II, la volonté est de les combiner pour les renforcer mutuellement. Le réseau du CRA-W et son équipe d’experts apportent l’assurance d’une qualité, alors que les stations agriculteurs permettent d’améliorer la couverture spatiale.
La première phase du projet consiste à augmenter encore la qualité du réseau expert. Pour cela, un contrôle qualité automatique des données est mis en place : l’ordinateur leur fait passer une série de tests pour détecter les erreurs. Le contrôle humain, effectué tous les matins, est également renforcé. Enfin, les stations vont être équipées de pluviomètres à pesée, à la pointe de la technologie.
La seconde phase, coordonnée par l’ASBL WalDigiFarm, vise à établir des accords sur le partage de données entre les chercheurs, les fabricants de station et les agriculteurs. C’est un projet pilote à ce niveau : le respect de la propriété des données météo, dont certaines sont à caractère personnel, est un vrai enjeu. L’objectif est de créer une communauté d’agriculteurs qui partagent leurs observations et en retirent un avantage.
La troisième phase assemblera les pièces du puzzle. Le contrôle qualité automatique sera appliqué aux données agriculteurs pour en améliorer la qualité. Ces données seront ensuite elles-mêmes utilisées pour améliorer les données météorologiques spatialisées selon une grille d’1 km². À ce stade, deux outils pourront être proposés à l’agriculteur. D’une part, un outil « Mon contrôle qualité », qui enverra une alerte en cas d’erreur de mesure à sa station. D’autre part, un outil « Mon bilan météo », qui résumera les observations, par exemple avec une carte des précipitations cumulées sur la semaine.
Financement
Projet subsidié par le Plan de relance de la Wallonie du Gouvernement wallon
Légende de la photo
Station météo du réseau expert du CRA-W
