Diminution des états de stress dans le cadre de truies conduites en groupes dynamiques et alimentées au DAC (station d'alimentation électronique)
Diminution des états de stress dans le cadre de truies conduites en groupes dynamiques et alimentées au DAC (station d'alimentation électronique)
Contexte
La prise en compte du bien-être animal dans les dispositions réglementaires s’est traduite par une interdiction générale du maintien des truies reproductrices à l’attache et la restriction du logement individuel chez les truies gestantes (Directives 2001/88/CE et 2001/93/CE). Ces directives ont été traduites dans le droit belge par l’A.R. du 15 mai 2003 relatif à la protection des porcs dans les élevages porcins. Toutefois, les travaux menés spécifiquement sur des truies en groupe sont relativement récents et reposent sur des dispositifs très divers (bâtiments, type d’alimentation, …). Les principales variantes se rapportent à la nature du sol, la surface laissée à la disposition des animaux et aux équipements de distribution des aliments. A propos de ces derniers, le recours au DAC offre beaucoup d'avantages à l'éleveur (peu de place occupée, peu de travail, suivi journalier individuel des quantités consommées) mais nécessite de la part des truies un apprentissage qui ne se fait pas nécessairement facilement. Un DAC ne comprend normalement qu'une place d'alimentation pour un groupe de 40 à 50 truies. Cette restriction de la place à table disponible et l'obligation qu'ont les truies de manger chacune à leur tour sont une source potentielle de stress, particulièrement pour les animaux subordonnés ou nouvellement introduits dans le groupe. Pour palier cet inconvénient, nombreux sont les installateurs de DAC qui suggèrent, relayés en cela par des agriculteurs, de disposer d’une station d’apprentissage. Néanmoins, rien ne prouve que cet apprentissage réduit les combats « plus violents » observés dans les 48 heures juste après le regroupement. Par ailleurs, cette station d’apprentissage coûte cher. De plus, dans les groupes dynamiques, les phases de regroupement de femelles non familières engendrent des combats dont l’intensité est fonction de l’inexpérience des animaux. L’incidence du moment de regroupement sensu-stricto sur la dynamique sociale a été peu étudiée. Concernant la surface à laisser à la disposition des animaux, les valeurs assurant la stabilité sociale au sein du groupe restent encore à préciser. C’est pourquoi, il paraît essentiel de définir la surface adéquate/animal dans le cas présent : DAC – groupe dynamique – litière paillée. Objectifs
Dans le cadre de groupes dynamiques, alimentés au DAC, nos objectifs sont d’étudier les facteurs susceptibles de diminuer les états de stress aigu lors des phases de regroupement sensu-stricto et de stress chronique au sein du troupeau. Les états de stress aigu sont observés lors des phases de regroupement de femelles non familières ; regroupements qui engendrent des combats à l’issue desquels un ordre social stable s’établit plus ou moins rapidement. De nombreuses études montrent que, surtout en pratique, il est difficile de supprimer ces combats. Notre premier objectif est d’étudier certains facteurs pouvant en diminuer l’intensité et la durée. Les problèmes d’agressivité sont plus marqués dans les groupes dynamiques, lors de l’introduction répétée de nouveaux individus, que dans les groupes maintenus stables. Cette agressivité récurrente peut engendrer des états de stress chroniques (permanents) qui bien que d’amplitude plus faible ont des répercussions telles les avortements, les retours en chaleurs non exprimés, les symptômes de mal-être (mauvais état de santé général, stéréotypies, …). Le second objectif est de limiter les états de stress chroniques en interférant notamment sur l’espace disponible par animal. Résultats obtenus
Le projet a débuté en novembre 2004. Aucun résultat n’est donc disponible, mais notre ligne de travail est la suivante. Les groupes dynamiques sont caractérisés par des mélanges répétés d’individus issus de bandes successives. Il s’en suit une évolution dans la hiérarchie entraînant des états de stress de type aigu lors des phases de regroupement et de type chronique ou permanent au jour le jour. Dans l'hypothèse de pouvoir faciliter l'intégration des nouveaux arrivants au sein des groupes nous étudierons plus précisément: 1) l'impact sur l'équilibre social du groupe du moment d'introduction de nouvelles truies, au début d'un nouveau cycle quotidien d'alimentation au DAC ou non 2) l'intérêt d'un apprentissage préalable des cochettes au DAC. De même comme la pression sociale exercée par le groupe sur les individus est dépendante de la superficie laissée à la disposition des animaux nous testerons l’hypothèse que le bien-être des truies gestantes en groupe dynamique est amélioré si la superficie disponible est de 3.5 m²/truie (préconisée par certains fabricants de DAC) plutôt que de 2.25 m²/truie (norme européenne minimale). Les paramètres qui seront comparés portent sur des mesures éthologiques (comportement agonistique et alimentaire, activité et organisation spatiale du groupe), sémiologiques (score de blessures), physiologiques (cortisol) et zootechniques (prolificité, poids, épaisseur de lard dorsal). Contribution
Le CRA-W est co-promoteur du projet. Il est le lieu de réalisation des protocoles sur animaux. Il apporte son expertise dans l’exécution des essais sur troupeau, notamment en ce qui concerne la prise des mesures zootechniques et la gestion d’équipements à la pointe de la technologie.Partenaires
ULg, FMV, Département Production animale, Hygiène et Bioclimatologie INRA, UMRVP, Domaine de la Prise, 35590 Saint Gilles, France Coordinateur hors CRA-W
Prof. Dr. Baudouin Nicks Université de Liège Faculté de Médecine vétérinaire Service d’Hygiène et Bioclimatologie Boulevard de Colomster, bât. B43 B-4000 Liège E-mail : Baudouin.Nicks@ulg.ac.be Financement
- SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement