Contexte
Parallèlement à la raréfaction des ressources fossiles et aux problèmes environnementaux et climatiques dont ces dernières sont responsables, se sont développées les énergies dites « bio » dont font partie les biocarburants, le biogaz et les biocombustibles. Ainsi, les conceptions envisagées à l'échelle européenne, d'une manière générale, et de la Grande Région, en particulier, concordent clairement quant à la contribution importante que peut et doit apporter la biomasse à l'atteinte des objectifs que s'est fixée l'Europe (réduction des émissions de CO2 à l'échelle 2020 de 20% par rapport à 1990, contribution des énergies renouvelables à hauteur de 20% de la consommation globale énergétique européenne avec une incorporation d'au moins 10% de biocarburants dans la consommation européenne).
Suite au développement des processus dits de première génération, émergent des alternatives capables de valoriser des ressources riches en lignocellulose et donc l'ensemble des espèces végétales qui n'entrent pas dans notre alimentation et qui peuvent valoriser des zones, des surfaces présentant un potentiel agronomique moindre ou sous forte contraintes environnementales.
Se pose alors la question du potentiel quantitatif réel de la biomasse disponible, et notamment en fonction des conditions pédoclimatiques, mais également du caractère qualitatif puisque, afin de pallier à d'éventuels effets contre-productifs, il est important, particulièrement dans le secteur des bioénergies, de prendre en compte la durabilité des filières développées.
C’est dans ce contexte que le projet Enerbiom réuni 9 partenaires au sein de la Grande Région autour de la question de la production agricole durable de biomasse énergie en zones à fortes contraintes environnementales. Enerbiom bénéficie ainsi d’un cofinancement du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) au travers du programme européen transfrontalier INTERREG IV A Grande Région.
Objectifs
Enerbiom vise à définir et diffuser des itinéraires de production agricole de biomasse-énergie, prenant en compte les différentes dimensions agro-écologiques, en vue de permettre de développer durablement des filières adaptées aux différentes zones à fortes contraintes environnementale (zones de moyenne montagne, zones de captage, zones NATURA2000, ...) qui caractérisent la Grande Région. Afin d'atteindre cet objectif, les actions suivantes seront menées :
• Inventaire et choix d'itinéraires permettant d'assurer de bonnes performances économiques avec un faible niveau d'intrants ;
• Implémentation et validation de ces alternatives au sein d'un réseau de référence transfrontalier ;
• Définition de la valeur d'utilisation de ces biomasses au sein de différentes filières (bio-méthanisation, combustion, bioéthanol, ..) ;
• Définir le potentiel de développement agronomique de ces cultures ainsi que l'impact environnemental attendu.
La finalité principale est de diffuser ces itinéraires et ces bonnes pratiques au sein des régions partenaires, afin de permettre, le cas échéant, le développement de la production agricole de ces plantes énergétiques en parfaite harmonie avec leur territoire.
Résultats obtenus
Depuis les débuts du projet, un réseau d’essais a été mis en place avec des espèces/variétés prometteuses. Ce réseau regroupait différents sites retenus en vue de couvrir la diversité des conditions pédoclimatiques rencontrées sur l'ensemble de la Grande Région. La diversité de conditions fait que les espèces/variétés retenues sur les différents sites n'étaient pas toutes identiques bien qu'un socle commun a été nécessaire pour permettre de modéliser le potentiel de l'ensemble de la zone. Parmi ces espèces sont distinguées les pérennes (miscanthus, panic érigé et fétuque élevée) et les espèces annuelles (maïs, sorgho, épeautre, seigle, chanvre). Sur le plan phytotechnique, ces essais ont permis aux partenaires de créer des références techniques et de production dans les conditions pédoclimatiques particulières qui caractérisent leur territoire.
Ces données ont été associées à des valeurs d'utilisation au sein des différentes filières envisagées. Ainsi pour chaque culture présente dans les champs d’essai, ont été évalués le pouvoir méthanogène et le pouvoir calorifique des plantes d'une part ; et d'autre part, via une caractérisation des fibres et plus spécialement des fractions hémi-cellulosiques, a été identifié un potentiel d'utilisation dans le cadre de la filière de production de bio-éthanol de 2ème génération.
Finalement, et grâce notamment à l’outil géomatique, en se basant sur les paramètres pédoclimatiques, le statut des cultures énergétiques sur les différents versants et bien sûr, sur ses résultats propres, Enerbiom a évalué les performances économiques, environnementales et énergétiques et le potentiel de la biomasse énergie au sein de la zone d'étude.
Les résultats finaux ont été notamment transmis lors du Colloque de fin de projet (visites et conférences), organisé en mai 2012.
Contribution
- Implantation et suivi de champs d’essais à Libramont, recherches phytotechniques. (Action 1)
- Développement d’outils d’évaluation environnementales, économiques et énergétiques et d’analyse spatiale multicritères pour l’évaluation du potentiel des cultures énergétiques sur la Grande-Région. (Action 2)
- Analyses du potentiel éthanogène des échantillons générés par le projet. (Action 3)
- Communication et diffusion des résultats. (Action 4)
Partenaires
- Province de Liège -Services agricoles (coordination)
- DLR Eifel - Service de l’espace rural de l’Eifel, centre de conseil en matières premières renouvelables
- CRP-GL - Centre de Recherche Public Gabriel Lippmann
- CRAL - Chambre régionale d’agriculture de Lorraine
- Agria Lorraine
- TRAME
- AGRA-OST - Centre de recherche et de vulgarisation agricole pour l’Est de la Belgique
- IZES gGmbH - Institut pour les systèmes énergétiques du futur
Coordinateur hors CRA-W
Province de Liège - Services agricoles Samyn Annick, Ann-Gaëlle Franck.Financement
- CE - Politique régionale - FEDER
- Centre Pilote Pomme de terre (CPC)
- SPW - DGARNE