Du
01 Février 2003
au
30 Janvier 2007

Etude de la répartition et du devenir de fongicides dans les plantes de blé et de leur impact sur le contrôle de maladies cryptogamiques

Etude de la répartition et du devenir de fongicides dans les plantes de blé et de leur impact sur le contrôle de maladies cryptogamiques

Contexte

Dans la conduite de la culture du blé d'hiver, la lutte fongicide fait encore l'objet de beaucoup de débats quant au nombre d'applications à réaliser, au moment de les effectuer et à la dose à appliquer. Il s'agit en effet de contrôler au mieux les différentes maladies cryptogamiques, de tenir compte des aspects environnementaux et économiques, de plus en plus sévères, et de limiter au maximum les risques de sélection de résistance des pathogènes vis-à-vis des produits utilisés.

L'optimalisation de l'utilisation des fongicides se heurte cependant au manque de références concernant la répartition des produits sur les plantes ainsi que leur devenir au cours du temps. La variabilité du contrôle des maladies observée en pratique suscite fréquemment des questions relatives à la présence, en suffisance, des fongicides dans les différents organes des plantes de blé. La distribution des fongicides sur les feuilles déjà formées lors du traitement, leur migration vers les organes néoformés après le traitement et la rémanence au sein des feuilles (ou épis) sont actuellement appréhendés de manière intuitive, faute de données précises. Le raisonnement de la lutte fongicide est donc limité par la méconnaissance du comportement des produits.

Actuellement, l'étude de l'efficacité des produits est essentiellement basée sur la persistance d'effet que ces produits provoquent à l'encontre d'une maladie spécifique, partant du principe que si un effet est observé, c'est que le produit est présent. La littérature est donc pauvre en données concernant les quantités de matières actives présentes effectivement dans les organes des plantes en cours de saison.

Objectifs

L'objectif du projet de recherche consiste à définir si les quantités de fongicides pulvérisées au champ et interceptées par les organes de plantes de blé sont suffisantes pour contrôler des maladies cryptogamiques. Sa mise en œuvre passe par la réalisation de deux phases.
La première consiste à caractériser i) la distribution de produits fongicides sur les différents étages foliaires et au sein de l'épi d'une plante de froment, ii) la migration de ces produits vers les organes (néo)formés après la pulvérisation et iii) leur persistance dans la plante au cours du temps. Ces études ont lieu en champ (conditions naturelles).
La seconde phase s'attache à étudier l'efficacité biologique des produits fongicides en serre (conditions contrôlées) en pulvérisant des quantités de fongicides connues sur des plantules de blé et en inoculant ces plantules avec des spores de champignon.

Description des tâches

La réalisation de la première phase passe par la mise en place d'essais en champ. Le but est de récolter, après pulvérisation d'un mélange de deux fongicides de familles chimiques différentes, des échantillons de feuilles étage foliaire par étage foliaire (ou des épis) en vue de l'analyse par chromatographie. Deux types d'essais sont implantés. Certains essais permettront d'étudier la répartition, la redistribution et la rémanence des fongicides en fonction de la dose appliquée, du moment d'application et du nombre d'applications. D'autres tenteront, quant à eux, d'identifier d'éventuelles différences dans la distribution des fongicides en fonction de la variété cultivée et de la densité de tiges.
Nous profitons de ces essais pour évaluer l'efficacité biologique, en conditions naturelles, des divers traitements à l'encontre des principales maladies cryptogamiques: septoriose et rouilles pour les feuilles, fusariose pour les épis.

La seconde phase exige le développement de conditions standardisées permettant d'obtenir une quantité définie de fongicides dans des plantules cultivées en serre. Il importe également d'établir les meilleures conditions de culture, production et inoculation sur les plantules de conidies de septoriose.

Ces deux phases ne sauraient être réalisées sans la mise au point d'une méthode d'analyse permettant le dosage des quantités de produits présentes sur les différents organes de la plante de blé. Le développement, l'optimisation et la validation d'une méthode d'analyse conjointe de ces deux produits a été réalisé par la Section Chimie de notre Département.
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Dans un premier temps, l'étude de la répartition des fongicides sera effectuée essentiellement sur les différents étages foliaires. Les deux fongicides utilisés seront l'époxiconazole (de la famille des triazoles) et l'azoxystrobine (de la famille des strobilurines). Ces deux produits seront donc toujours appliqués en tank-mix. Le tébuconazole et la picoxystrobine seront employé ultérieurement en vue de confirmer les résultats obtenus avec les deux autres produits précités.

Dans un second temps, la répartition des fongicides sera étudiée sur les épis. Des épis traités avec du tébuconazole et de l'azoxystrobine seront analysés chimiquement.

Partenaires

Le développement des méthodes d'analyses et les dosages chimiques des résidus sont effectués par la Section Chimie de notre Département (Dr ir O. Pigeon).
D'étroites collaborations sont entretenues avec le Laboratoire de Mycologie du D3 du CRA-W (Dr ir A. Chandelier), l'Unité de Phytopathologie de l'UCL (Prof. H. Maraite) et l'Unité de Phytotechnie des Régions Tempérées de la FUSAGx (Prof. B. Bodson et ir F. Vancutsem).

Financement

  • SPW - DG Relations extérieures