Du
01 Février 2001
au
01 Décembre 2004

Etude de l'hétérogénéité des traitements antigerminatifs au Chlorprophame des pommes de terre

Etude de l'hétérogénéité des traitements antigerminatifs au Chlorprophame des pommes de terre

Contexte

La production de pommes de terre est écoulée suivant divers débouchés : le marché du frais, du plant, de conservation, ... Pour ce dernier, la durée de conservation des pommes de terre peut atteindre plus de huit mois.

Pour satisfaire aux exigences du marché, la valeur initiale du produit stocké doit être maintenue. De cette façon, la germination qui déprécie la qualité des tubercules doit être inhibée.

La conservation des tubercules sous faibles températures (inférieures à 6°C) permet le maintient en repos végétatif mais déprécie la qualité organoleptique en provoquant le « sucrage à froid » ce qui signifie l’accumulation des sucres solubles. Pour éviter ces problèmes, un traitement antigerminatif est appliqué sur les pommes de terre.

La seule matière active autorisée à cet effet en Belgique est le Chlorprophame (ou CIPC). Le producteur a le choix entre différentes modalités d’application suivant ses infrastructures de stockage : poudrage, gazage ou pulvérisation.

Des études réalisées par l’Université de Gand ont montré que plus d’un tiers de la production belge de pommes de terre présente des résidus en Chlorprophame.

En 1999, une étude effectuée par cette même université a montré que presque 8 % des échantillons prélevés dans les halls dépassaient la LMR (limite maximale en résidus) en Belgique étant fixée à 5 ppm de matière active sur pommes de terre entière.

Objectifs

Face à ce constat, un programme de recherches a été mis en place en 2001 pour étudier plus particulièrement l’hétérogénéité de la distribution du CIPC au sein du tas de pommes de terre, cause principale des surdosages ponctuels de l’antigerminatif sur les tubercules.
Les différentes techniques de traitement ont ainsi été évaluées point de vue : qualité de l’application (distribution), efficacité, facilité d’utilisation, ...

Description des tâches

Dans le cadre de cette étude, des essais sont menés directement chez des agriculteurs pour analyser la répartition du produit appliqué dans le stock de pommes de terre.
Les essais concernent uniquement des lots de bintje stockés en vrac. Cette variété a été retenue car elle représente plus de 80 % de la production belge. Les stocks de pommes de terre sont traités selon des modes d’application différents (poudrage, gazage et pulvérisation).

Chaque hall est soumis à une surveillance minutieuse tout au long du stockage.

Pour connaître les causes de l’hétérogénéité des traitements, les caractéristiques des halls sont étudiées (mode de ventilation, capacité, températures, …) ainsi que les techniques d’application de l’antigerminatif. Des échantillons sont prélevés à différents endroits du hall au moment du stockage pour évaluer la teneur en CIPC aux différents endroits du hall. En plus, des échantillons supplémentaires sont prélevés une fois par mois dans les différents halls, pour étudier l’évolution de la substance active au cours du temps et son action sur la germination.
En parallèle à ces essais, un ensemble d’études complémentaires ont été réalisées, telles que :
- analyse technique du matériel d’application ;
- analyse chimique des formulations ;
- étude sur la sécurité de l’applicateur ;
- analyse de la répartition du CIPC de la tubercule (pelure – chair) ;
- étude de l’efficacité des différents traitements ;
- ...

Résultats obtenus

Des essais réalisés en conditions réelles, c’est à dire en ferme, ont mis en évidence plusieurs observations intéressantes :

La distribution de la poudre est très hétérogène entraînant de fortes teneurs en CIPC sur certains tubercules, parfois supérieures à la LMR. De par la nature pulvérulente de la formulation et des manutentions que nécessite son application, cette technique de traitement pose aussi des problèmes pour la sécurité de l’applicateur. Cependant, ce traitement est très efficace ;

le traitement antigerminatif par la formulation EC permet une distribution plus homogène de l’antigerminatif. Au cours des essais, en appliquant la dose homologuée, aucun dépassement de LMR na été observé au moment du déstockage. Cependant, même si ce type de traitement est très efficient, il semble être moins actif que le poudrage.

La thermonébulisation permet une distribution relativement homogène du CIPC au sein du tas. Cependant, la quantité de substance active laissée sur les tubercules après thermonébulisation est très faible, à peine 20 % de la dose appliquée, et elle se dégrade assez rapidement. Le contrôle de la germination par l’application de gaz est donc moins efficace qu’avec les deux autres types de traitements. IL est donc indispensable de traiter régulièrement et préventivement.

Contribution

CRA-W – Département Phytopharmacie pour l’analyse des échantillons et l’apport scientifique

Partenaires

FIWAP, Agriculteurs wallons

Financement

  • AFSCA - Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaine Alimentaire

Team