D’un point de vue régional, la Wallonie s’est engagée dans une politique forte de prévention en vue de limiter l’impact des produits phytopharmaceutiques (PPP) sur l’environnement et la santé humaine. L’utilisation des PPP a contribué fortement à l’intensification de l’agriculture et à l’augmentation de la production agricole, mais a également engendré une contamination de l’environnement par la diffusion de résidus de substances actives (s.a.) et/ou de leurs métabolites.
Parmi les différents compartiments environnementaux, la ressource en eau fait l’objet d’une attention particulière en Wallonie et notamment, au niveau de la protection des captages pour la production d’eau potable. Dans ce contexte, l’indicateur de risque de transfert des PPP vers la ressource en eau, INDIC’eau, a été développé par le CRA-W en partenariat avec la structure régionale de préservation de la qualité de l’eau, PROTECT’eau. Cet indicateur se veut intrinsèquement spécifique et applicable au contexte des exploitations agricoles wallonnes.
INDIC’eau se fonde sur une analyse des produits commerciaux appliqués par l’agriculteur. Leur sensibilité à l’infiltration et au ruissellement est aussi prise en compte via les paramètres physico-chimiques de chaque substance active contenue dans la formulation commercialisée. Concrètement, un indice de traitement dédié aux PPP problématiques pour la ressource en eau (ISAC’eau) est combiné à un code couleur pour les eaux de surface (ESU), et à une pondération via les paramètres de lixiviation pour les eaux souterraines (ESO). Cela détermine in fine un risque théorique de l’impact des PPP utilisés et ceci au niveau ESU et ESO respectivement. L’indicateur a été développé et validé sur la base d’un jeu de données récoltées auprès d’un réseau d’agriculteurs durant l’année culturale 2020-2021.
L’outil dans son ensemble permet de sensibiliser les agriculteurs à la prévention des contaminations de la ressource en eau par les PPP. Il peut aussi être mobilisé pour évaluer les progrès réalisés grâce à une information concrète sur les efforts fournis. Enfin, il promeut également, sur la base de l’analyse objective des usages des s.a. problématiques au niveau de l’exploitation, la mise en place d’alternatives afin de diminuer le transfert potentiel des PPP vers la ressource en eau, via par exemple des substitutions chimiques et/ou recours au désherbage mécanique.
Financement : Projet subsidié par le SPW et la SPGE au sein de la convention-cadre PROTECT’eau