28 Septembre 2020

La Cellule Diagnostic Pesticide Captage: un outil pour la protection des captages d’eau potable.

La protection des eaux souterraines vis-à-vis des activités anthropiques est un sujet d’actualité. En effet, on constate des dépassements de normes de potabilité par les Produits de Protection des Plantes (PPP) dans certains captages wallons.

Dans ce cadre, la Cellule Diagnostic Pesticide Captage (CDPC) s’efforce de déterminer les origines possibles du transfert des PPP vers la ressource en eau.

La CDPC a été mise en place dès 2005, dans le cadre d’une collaboration entre la Société Publique de Gestion de l’Eau (SPGE) et le CRA-W, afin de fournir aux producteurs d’eau une aide concrète dans le cadre de la contamination de captages par les PPP. Depuis 2018, la CDPC est reprise dans la structure d’encadrement PROTECT’eau dont la mission est d’assurer une gestion durable de l’azote (PGDA) et des PPP (PWRP) au niveau du secteur agricole afin de préserver la qualité de l’eau.

L’objectif de la CDPC est de trouver l’origine de la contamination d’un captage par des PPP afin de mieux cibler les solutions à apporter à l’échelle parcellaire. Ce niveau de précision est nécessaire car une seule parcelle de la zone d’alimentation du captage (ZAC) peut jouer un rôle prépondérant quant au risque de contamination.

La pose du diagnostic de la contamination se fait en 3 étapes :

  • D’abord, un travail documentaire est effectué afin de rassembler les informations pertinentes relatives au site étudié. Cette étape importante permet d’émettre des hypothèses sur les voies de contamination.
  • Ensuite, une visite de terrain ainsi qu’une enquête auprès des utilisateurs de PPP est réalisée afin de valider les premières hypothèses.
  • Enfin, le diagnostic est posé et des propositions de solutions sont émises. Par exemple, l’utilisation du désherbage mécanique peut être proposée sur des parcelles où le risque d’infiltration des PPP est important.

Depuis sa création, la CDPC a traité une trentaine de cas. La majeure partie des cas étudiés (80 %) est caractérisée par un pic de contamination. Ce genre de cas implique souvent une contamination ponctuelle par un puits ou une faille karstique en lien hydrologique direct avec le captage. La source de contamination est généralement proche du captage et les sols sont souvent peu épais ou sableux. Le reste des cas présente une augmentation progressive des concentrations en PPP. La contamination trouve alors des origines plus diffuses ou plus lointaines.

Les herbicides racinaires sont les plus souvent retrouvés. Cependant, certains produits de contact, comme la bentazone, le sont aussi. Cette dernière est d’ailleurs particulièrement problématique.

A l’issue de la démarche, le dossier est transmis à PROTECT’eau qui met en place un « contrat captage ». Ce dernier vise à implémenter, au niveau de la zone d’alimentation captage (ZAC), des actions en faveur de la qualité de l’eau avec les agriculteurs concernés et ce, sur une durée de trois ans. Cette méthode collaborative permet aux agriculteurs d’être soutenus dans leur démarche de mise en place de mesures ainsi que d’être conscientisés vis-à-vis des pressions exercées par l’agriculture sur la ressource en eau.

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