Les systèmes de production animale contribuent grandement à la sécurité alimentaire en produisant des aliments riches en énergie, en protéines, en vitamines et en micronutriments à partir de ressources non consommables par l’Homme (fourrages et co-produits). Cependant, ils représentent également une menace pour la sécurité alimentaire en raison de l’utilisation inefficiente d’aliments comestibles par l’Homme et de terres cultivables. Dans le cadre de sa thèse, Caroline Battheu-Noirfalise a estimé, en mobilisant les données issues de comptabilités agricoles, la contribution des systèmes laitiers wallons à la sécurité alimentaire tout en explorant les pistes d’amélioration.
Son travail a permis de décrire un nouvel indicateur, la « productivité nette », qui représente plus fidèlement la contribution des exploitations laitières à la sécurité alimentaire en tenant compte à la fois de l’utilisation d’aliments consommables par l’Homme et de l’utilisation des terres. Il a aussi permis d'estimer la marge d’amélioration de cette contribution à la sécurité alimentaire, sur base d’une utilisation optimale des prairies et des co-produits, ainsi que sa résilience (stabilité dans le temps). Ce travail a également exploré la contribution indirecte des élevages à la sécurité alimentaire, notamment la valorisation des fumiers et autres engrais de ferme pour soutenir la fertilité des sols cultivés. Enfin il a permis d’identifier des exploitations permettant de concilier la contribution à la sécurité alimentaire avec les autres aspects de la durabilité.
Cette thèse souligne l’importance d’une utilisation efficiente des prairies permanentes dans le cadre de la contribution à la sécurité alimentaire des systèmes laitiers. Néanmoins, en Wallonie, les agriculteurs se désintéressent de l’herbe, et en particulier du pâturage, en raison du changement climatique, de l’expansion et l’intensification des exploitations, ... Cette orientation souligne la nécessité de revoir le système d’information et d’encadrement des éleveurs. Ce travail souligne notamment la ressource que représentent, à cette fin, les données issues des comptabilités agricoles. Celles-ci devraient être mieux valorisées tant au niveau des fermes que des structures en charge de leur accompagnement et orientation.