03 Juin 2022

La verticilliose, une maladie qui touche le lin textile en Wallonie

Le projet PATHOFLAX pour venir en aide aux agriculteurs confrontés à la verticilliose du lin.

Le lin textile est touché depuis quelques années par une maladie fongique déjà connue d’autres cultures : la verticilliose. Cette maladie fragilise les fibres du lin qui deviennent dès lors cassantes et perdent de leur qualité et de leur intérêt pour les producteurs de lin. Le pathogène responsable de la verticilliose du lin, Verticillium dahliae, peut survivre plus de dix ans dans le sol et aucune méthode de lutte n’existe à ce jour à son encontre.

 

Le projet PATHOFLAX (2019 – 2022) vise à aider les agriculteurs confrontés à cette maladie. Il associe 11 partenaires provenant d’universités, de centres de recherches et de l’industrie en France et en Belgique. Le CRA-W est impliqué dans le projet et apporte son expertise pour la surveillance de la verticilliose du lin en Wallonie et le développement d’outils moléculaires pour la détection précoce de la maladie dans les sols et dans les semences de lin.

 

En Wallonie, le CRA-W s’est rendu sur près de 100 parcelles et a détecté le pathogène dans le sol de la majorité d’entre elles. Son abondance varie d’un champ à l’autre et il est réparti de manière hétérogène au sein d’une même parcelle.

 

L’analyse des sols a donc permis de déterminer le niveau d’inoculum des champs échantillonnés, mais un sol contaminé signifie-t-il pour autant que le lin qui y est cultivé sera automatiquement atteint par la verticilliose ? Pour répondre à cette question, des prélèvements de lin ont été faits sur les mêmes parcelles, au moment du rouissage. Cette étape suit l’arrachage du lin et consiste à laisser les tiges couchées sur le champ plusieurs semaines pour faciliter l’extraction industrielle des fibres. C’est à ce moment que les symptômes typiques de la verticilliose du lin sont visibles : les tiges deviennent bleues et cassantes. Pour le moment, aucune corrélation claire n’a été établie entre le niveau d’inoculum du sol et le niveau de symptômes observés sur les lins lors du rouissage. Cela signifie que d’autres paramètres que la quantité du pathogène dans le sol influencent également l’expression des symptômes sur les lins rouis. Une enquête a été menée auprès des agriculteurs dont les sols ont été analysés. Les réponses recueillies doivent maintenant être analysées pour identifier les facteurs influençant le niveau d’infection du sol et le développement des symptômes sur le lin. A partir des résultats obtenus, des pratiques culturales défavorables à la verticilliose du lin pourront être conseillées aux agriculteurs.

Financement :

Projet Interreg V subsidié par le Feder et le Service Public de Wallonie, convention 1.1.350  PATHOFLAX

Image : Rouissage du lin sur une parcelle d’essai

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