Les légumineuses sont des éléments clés des systèmes de cultures bas intrants, entre autres au travers de leur capacité à fixer l’azote atmosphérique et à produire des graines riches en protéines. L’espèce associée à la légumineuse permet quant à elle une meilleure concurrence vis-à-vis des adventices ou joue le rôle de tuteur, améliorant l’environnement de croissance de la légumineuse. L’association de cultures, via la complémentarité de niche des espèces associées, permet donc l’optimisation des ressources disponibles avec pour avantages connus, l’amélioration de la stabilité des rendements en protéagineux ou encore de la teneur en protéines de la céréale associée.
Le CRA-W a mené un essai en agriculture biologique à Ciney, durant deux saisons (2019 et 2020), en associant LENNOX, une variété de blé tendre de printemps, à BAGOO, une variété de pois protéagineux de printemps, directement semées en mélange, à différentes densités de semis pour le protéagineux. L’objectif était d’évaluer l’influence du reliquat azoté en sortie d’hiver et de la densité de pois sur les performances de l’association.
Les rendements en matière sèche ont été quantifiés en post-récolte et les performances des différentes modalités ont été évaluées grâce au calcul du LER (Land Equivalent Ratio), défini comme la surface relative nécessaire pour produire les mêmes quantités de grains en culture pure et associée, traduisant une certaine efficacité de l’association.
Les résultats préliminaires de cet essai semblent confirmer ceux observés dans la littérature et soulignent un intérêt à semer des cultures de pois protéagineux de printemps associées dans un contexte de résidus azotés faibles. En effet, la fixation symbiotique ne peut généralement s’exprimer que lorsque la disponibilité en azote dans la couche labourée est inférieure à un seuil de 56 kg N/ha. Sous ces conditions, la céréale est moins concurrentielle vis-à-vis de la légumineuse. La complémentarité des espèces associées pour l’utilisation des ressources est alors maximisée.
De plus, une densité de semis plus importante du protéagineux ne semble être intéressante que dans le cas où le reliquat azoté est faible. Cet avantage tend à être inexistant lorsque ce dernier est plus élevé.
Il reste néanmoins nécessaire de confirmer ces premiers résultats et de les affiner, entre autres, en caractérisant l’impact du reliquat azoté en sortie d’hiver sur les performances qualitatives de l’association.