10 Mars 2014

Les boiteries, reflets de la santé du troupeau laitier

La boiterie est une pathologie bien connue du bovin mais dont l’importance est souvent mésestimée. Pourtant, elle représente la troisième cause de réforme des vaches laitières, après les mammites et les troubles de la reproduction, causant une perte économique non négligeable au producteur.


À titre d'exemple, un ulcère de la sole sur une vache laitière peut entrainer une perte globale de l’ordre de 300 à 600 euros (Institut de l’Elevage, 2008). Il importe donc de faire l’état des lieux de la prévalence de cette pathologie au niveau des systèmes laitiers wallons en mettant en évidence les facteurs de risques.

Pour ce faire, une étude préliminaire a été réalisée dans le cadre d’un travail de fin d’études. Celle-ci repose à la fois sur les données collectées depuis 2010 par le suivi du troupeau du CRA-W et sur une enquête menée dans huit fermes du réseau DAIRYMAN présentant des modes contrastés de conduite.

L’enquête en ferme montre que la conduite en zéro-pâturage est plus propice à l’apparition de problèmes de boiteries. Cette observation est confirmée par le suivi du troupeau du CRA-W, dont une partie des vaches était spécialement maintenue à l’intérieur. Dans ce groupe, les animaux présentant des problèmes de lésions au niveau des pieds sont deux fois plus nombreux que ceux ayant accès aux pâtures. Ces observations sont corroborées par le score locomoteur, moins bon dans le groupe  zéropâturage. Outre le nombre de cas relevés, la nature de l’infection semble aussi liée au mode de conduite. Le fourchet est davantage présent dans le troupeau zéropâturage, tout comme les lésions de type abcès, ulcères, cerises et hématomes. Par contre, la maladie de Mortellaro affecte autant les vaches à l’herbe qu’en zéropâturage.

Le CRA-W compte poursuivre ces actions en élargissant le nombre d’exploitations auditées afin de préciser l’importance de cette problématique dans les élevages laitiers wallons selon le mode de conduite des troupeaux. Des pistes de travail sont en cours de réflexion avec le pôle « ruminants-porcs » de l’ULg.

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