La sélection a abouti d’une part à la création de variétés « simple zéro », sans acide érucique, soupçonné de provoquer des troubles cardio-vasculaires, et d’autre part à des variétés « double zéro », sans acide érucique et à faible teneur en glucosinolates, ayant un effet antinutritionnel surtout pour les animaux monogastriques. A l’échelle européenne, la reconversion des colzas 0 en colza 00 a été très rapide et dès 1990 était totale en Belgique.
Ensuite sont venues les variétés hybrides menant à des rendements supérieurs suite à l’effet hétérosis. L’obtention de variétés hybrides « restaurées » nécessite d’une part une lignée male-stérile et d’autre part une lignée produisant du pollen qui contient le matériel génétique assurant la restauration de la fertilité de l’hybride produit. En Belgique les premières variétés hybrides « restaurées » commercialisées en 1997 étaient issues du système MSL développé par la société allemande NPZ-Lembke. Les hybrides issus du système Ogu-INRA mis au point en France sont arrivés un peu plus tard, en 2000.
Les agriculteurs ont pu profiter dès 1994 de l’avantage du caractère hybride grâce à des associations variétales composées de 80 % d’hybrides males stériles et de 20 % d’une lignée pollinisatrice. Synergy en a été le premier modèle dénommé « composite hybride – lignée ou CHL » et a été relativement fortement cultivé en Belgique. Pour favoriser la formation du fruit après fécondation, le pourcentage de pollinisateurs est ensuite passé de 20 à 30 %. Diverses associations variétales ont suivi Synergy, certaines possédant le même male stérile mais des lignées pollinisatrices différentes. On peut estimer aujourd’hui que la quasi-totalité des colzas semés en Belgique sont des variétés hybrides.
La sélection des variétés hybrides a porté également sur la limitation de l’élongation de la tige en automne menant à une meilleure résistance à l’hiver lors d’automnes cléments et propices à un développement important avant l’hiver. Une plus grande résistance à l’égrenage apparaît aussi dans les hybrides, permettant d’atteindre la maturité de l’ensemble des siliques, sans risque de perte préalable des graines via les premières siliques matures.