Contexte
Le secteur agricole se doit, comme tout autre secteur d’activité, d’améliorer l’efficacité avec laquelle il valorise son énergie en mettant en place des stratégies de consommation optimale de cette dernière. En effet, différentes études illustrent la variabilité qui existe entre exploitations agricoles de même orientation technico-économique au niveau de la consommation énergétique, ce qui souligne les marges de progrès possibles.Le problème énergétique ne peut cependant pas être découplé de celui de l’émission de gaz à effet de serre (GES). Ainsi, si le développement de systèmes d’élevages herbagers « désintensifiés » est une alternative intéressante pour réduire la consommation énergétique et dès lors l’émission de CO2, le tout couplé à une réduction des risques de lessivage de nitrates et de pollution par les phosphates, la question de l’impact d’un tel développement sur le bilan d’émission des gaz à effet de serre demeure. En effet, l’alimentation des ruminants au départ de fourrages grossiers, riches en fibres, entraîne une augmentation des émissions de méthane lors de la fermentation entérique de la ration.Objectifs
L’objectif du présent projet sera donc de caractériser le secteur agricole présent sur la zone Wallonie-Lorraine-Luxembourg du point de vue de la diversité y existant en termes de performances énergétiques, d’une part, et d’émissions de GES, d’autre part. Une description de la diversité des itinéraires techniques mobilisés sera également réalisée, afin de pouvoir identifier ceux à promouvoir et à développer sur la zone, en vue d’accroître la durabilité du secteur agricole reconnu pour le rôle clé qu’il joue au sein de notre territoire.Afin d’atteindre cet objectif, les partenaires du projet se baseront sur une méthodologie commune et concertée d’évaluation, de suivi et d’amélioration de l’impact environnemental des pratiques agricoles en termes d’émission de CO2 et de GES vers l’atmosphère.Résultats attendus
1) Une évaluation experte des méthodes de détermination du bilan énergétique et des bilans en CO2 et en GES, tant à l’échelle de l'exploitation que de ses différents ateliers de production, doit aboutir à l’obtention d’un manuel méthodologique. Ce manuel proposera une méthode partagée et validée sur la zone d’étude, facile à appliquer pour tous les opérateurs du secteur agricole (chercheurs, conseillers, personnel de l’administration en agriculture).
2) Une typologie des systèmes agraires présents sur l’ensemble de la région Wallonie-Lorraine-Luxembourg. Celle-ci se basera sur la connaissance des systèmes par les organismes d’encadrement et sur les données à leur disposition (données comptables, INS, …). Les principaux types identifiés seront décrits. C’est parmi ces types que seront sélectionnées des exploitations pilotes, qui formeront un réseau de référence. Ce dernier permettra de valider les outils développés ultérieurement ainsi que les alternatives proposées en termes d’amélioration de l’efficience énergétique et du bilan des GES des systèmes.
3) Une évaluation de l’impact d’une modification des itinéraires techniques sur les performances des types identifiés. Pour cela, les types représentatifs de la plus grande diversité des situations sur le territoire d’étude, et pour lesquels suffisamment de données sont disponibles, seront modélisés au niveau de leur fonctionnement et de leurs externalités énergétiques et émissions de GES. L’objectif pour ce modèle sera d’intégrer les variables ayant un impact sur ces externalités tout en étant faciles à quantifier sur une exploitation. Ainsi cet outil d’aide à la décision pourra être aisément et rapidement mobilisé et appliqué sur une exploitation par les organismes responsables de son encadrement.S’appuyant sur le réseau d’exploitations encadrées au niveau technico-économique, le modèle sera alors utilisé à l’échelle micro-économique, afin d’étudier la problématique de l’utilisation de l’énergie dans les exploitations. Cela doit déboucher sur un outil de diagnostic simple et rapide permettant au conseiller technico-économique d’orienter rapidement l’agriculteur et de lui offrir des itinéraires alternatifs moins coûteux en termes énergétiques et environnementaux (fertilisation, phytotechnie, alimentation, …).
4) Sur base de la typologie réalisée et des externalités mesurées dans les principaux types, une simulation permettra d’évaluer, pour les trois versants (WAL-LOR-LUX), la contribution de l’agriculture à la consommation énergétique (voire à l’efficacité énergétique) et à l’émission de GES et ce, aussi bien en absolu que par rapport aux émissions d’autres secteurs économiques. La mise en place d’une telle simulation permettra de fournir au personnel administratif et aux politiques un outil d’aide à la décision concernant le secteur agricole et son articulation avec le territoire.
Contribution
Le CRA-W coordonnera l’ensemble des actions scientifiques sur le versant belge.Partenaires
Coordinateur administratif :- Centre de gestion du SPIGVA-Lux (B).
Coordinateur scientifique :
- Centre wallon de Recherches agronomiques (B).
Partenaires :
- CONVIS (L).
- Institut de L’élevage (F).
- Chambre d’Agriculture de Meurthe et Moselle (F).
- Chambre d’Agriculture des Vosges (F).
- Chambre d’Agriculture de la Meuse (F).
- Chambre d’Agriculture de la Moselle (F).
Coordinateur hors CRA-W
Ir. RABIER Fabienne
CRA-W
Département Productions et Filières
Unité Machinisme et infrastructures agricoles
Chaussée de Namur, 146
B-5300 Gembloux
Tel : ++32 (0)81 62 71 40
Fax : ++32 (0)81 61 58 47
E-mail : rabier@cra.wallonie.be
Financement
- CE - Politique régionale - INTERREG IV
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