Le scarabée japonais (Popillia japonica) est un ravageur envahissant très polyphage (>300 plantes-hôtes) originaire du Japon. Il est listé comme organisme de quarantaine A2 pour l'UE (Annexe II B). Présent aux Etats-Unis depuis plus d'un siècle, il ne s'est établi que récemment en Europe. Pour l'instant, il est présent dans des zones de confinement en Suisse et dans le nord de l'Italie, ainsi que dans les Açores (Portugal). Cependant, ces dernières années, de nombreux coléoptères ont été trouvés dans des pièges à phéromones près de terminaux à conteneurs dans d'autres états membres de l'UE (aux Pays-Bas en 2019 et en Allemagne en 2022), et l'on peut donc s'attendre à de nouvelles infestations dans l'UE. En outre, le changement climatique et l'augmentation des températures affecteront probablement la répartition potentielle et la phénologie de P. japonica, favorisant sa présence et la zone où il peut atteindre une génération par an au-dessus de 37° de latitude nord.
Afin de contrôler les populations naissantes et de limiter la propagation de ce ravageur, il est important de définir des stratégies de gestion communes aux différents états membres de l'UE. Pour être efficaces, ces stratégies doivent tenir compte des dernières connaissances sur ce scarabée et sur sa gestion. En outre, il est important de prendre en compte le coût environnemental des méthodes de lutte disponibles. Enfin, les stratégies de gestion doivent être adaptées aux caractéristiques écologiques et aux ressources de chaque état membre. Pour répondre à ces exigences et établir une stratégie de lutte viable contre P. japonica pour la Belgique, nous allons (i) rassembler et résumer les informations sur les méthodes de lutte provenant de la littérature scientifique ainsi que de l'expérience des partenaires transnationaux déjà confrontés à ce ravageur, (ii) vérifier que les méthodes identifiées sont conformes à la législation européenne et belge sur les produits phytopharmaceutiques, (iii) examiner les données phénologiques publiées sur P. japonica et utiliser les données météorologiques nationales des 10 dernières années et les prévisions à l'horizon 2050 pour déterminer l'aptitude à l'établissement et le voltinisme estimé du ravageur par pays/région dans les conditions climatiques actuelles et futures, et (iv) développer des scénarios de gestion raisonnables en cas de détection avec des quantités variables de ressources.
Ce projet, financé par le Service Public Fédéral (SPF) Santé Publique (RT 24/4), est mené par un consortium belge incluant le pcfruit (Proefcentrum Fruitteelt VZW) et le CRA-W. Il s’inscrit également dans un consortium européen (projet EUPHRESCO) incluant plusieurs institutions de recherches extra-nationales (Allemagne, Autriche, Irelande, Italie, Royaume-Uni, Slovénie et Suisse).
Image 1 : Adulte (gauche) et larve (droite) de Popillia japonica. Crédit photos : Gilles San Martin