Contexte
Depuis de nombreuses années, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) se préoccupe de la protection des populations contre les insectes vecteurs de maladies (malaria,…). Chaque année, plus de 250 millions de personnes sont infectées par les maladies et un million en meurent.
Les traitements avec des insecticides, à grande échelle, étant peu efficaces et dommageables pour l’environnement, un programme de recherches a été développé afin d’assurer la protection rapprochée des populations par le traitement des murs d’habitations et des moustiquaires (de lits et de fenêtres), par pulvérisation, trempage et incorporation dans les fibres textiles.
L'Unité Physico-chimie et résidus des produits phytopharmaceutiques et des biocides, compte tenu de son expérience en matière d’analyse de pesticides à usage agricole et non agricole, a été désigné par l’OMS comme Centre Collaborateur de référence, en partenariat avec les Centres Collaborateurs chargés de l’évaluation biologique (efficacité).
De plus, l'Unité est chargée du contrôle de la qualité des produits proposés par l’OMS en santé publique (DDT, malathion, fenthion, deltaméthrine, …).
Objectifs
Le présent programme vise à mettre au point des méthodes d’analyses, principalement d’insecticides de la famille des pyréthrinoïdes, dans les substrats traités : parois murales, moustiquaires trempés ou imprégnés dans la fibre. Par la suite, la stabilité et la rémanence des insecticides sont déterminées et mises en parallèle avec les observations d’efficacité biologique sur le terrain et le type de formulation utilisé.
Le projet vise aussi à vérifier la conformité des insecticides organochlorés, organophosphorés et pyréthrinoïdes aux spécifications OMS/FAO réglementant le commerce mondial.
Description des tâches
Le présent projet a été initié, à la demande de l’OMS, il y a près de 10 ans et a permis le développement de méthodes d’analyses fiables, validées selon les critères de qualité internationaux (ISO 17025 et BPL).
Ces méthodes sont actuellement appliquées sur des substrats venant principalement d’Asie et d’Afrique et s’intègrent dans l’évaluation globale de l’efficacité de ce type de protection.
Au début du projet, les traitements de moustiquaires s’effectuaient essentiellement par trempage sur les lieux d’utilisation, avec pour conséquence une très grande hétérogénéité du traitement et des sous dosages réguliers en raison de l’appauvrissement en substance active des bains de trempage. Par la suite, un traitement industriel a été développé, avec certes une meilleure répartition des principes actifs, mais toujours, une faible rémanence, principalement en raison des lavages fréquents ou de lessivage naturel. Actuellement des techniques d’imprégnation de la fibre avant tissage se développent. Ces techniques offrent une homogénéité dans la répartition des substances actives et une rémanence de plusieurs mois avec une bonne résistance au lavage. Il faut cependant poursuivre les investigations en liaison avec l’efficacité biologique, la présence chimique n’étant pas gage de disponibilité. Le laboratoire résidus contrôle la qualité des imprégnations par rapport aux projets de spécifications. Sur cette base, des spécifications sont développées, afin de garantir la qualité des moustiquaires traitées. La question de la volatilisation des pesticides dans un environnement proche des utilisateurs reste d'actualité.
L’évaluation de la qualité des insecticides génériques proposés aux pays en voie de développement a également permis l'ouverture du marché en réduisant parfois la problématique du transport et du stockage à long terme.
Contribution
En tant que Centre Collaborateur Officiel et de référence de l’OMS, l'Unité Physico-chimie et résidus des produits phytopharmaceutiques et des biocides assure le développement de nouvelles méthodes d’analyse et leur mise en application, sur les pesticides, leurs formulations et les substrats traités, en vue des évaluations d’efficacité.
Dr. ir. O. Pigeon, Ir N. Mabon : analyses des substrats traités.
Lic. M. Baes : analyses des produits de traitement.
Partenaires
Dr. M. Zaim : WHO Pesticide Evaluation Scheme (WHOPES) – WHO/HQ, Genève, Suisse (Zaimm@who.int)
Dr. P. Guillet : WHO, Genève, Suisse (guilletp@who.int)
Dr. M. Nathan : WHO, Genève, Suisse, (nathanm@who.int)
Dr. Than Saung : UNICEF, Copenhage, Danmark (usang@unicef.org)
Les bureaux régionaux de l’OMS et plus particulièrement ceux d’Afrique, de l’Ouest du Pacifique et du Sud-Est asiatique.
Des scientifiques d’institutions telles le GTZ (Allemagne), l’Institut Pierre Richet (Côte d’Ivoire), le LIN/IRD (France), le CIRAD (France), le département danois d’entomologie, l’Université Sains (Malaysie), l’université d’Heidelberg (Allemagne), l’Institut Tropical Suisse (Suisse),…
Les fabricants de pesticides, tant les multinationales bien connues que des fabricants locaux ou internationaux de substances génériques, ainsi que les fabricants de moustiquaires traités.
Financement
- OMS - Organisation Mondiale de la Santé
- UNICEF - Fond des Nations Unies pour l'enfance