Ce projet vise à mettre au point un outil pour réutiliser les eaux issues du traitement des eaux usées afin de les intégrer à nouveau dans les processus agricoles et industriels.
Ce projet comporte plusieurs volets. Dans un 1er temps, un benchmark de la littérature de ce qui se fait dans d’autres pays de l’union européenne aux niveaux technique et réglementaire sera réalisé. Ce benchmark est également étendu à d’autres pays du monde. Ensuite, le deuxième volet consiste à mettre en place l’outil pour les usages urbains, c-à-d des sous-usages tels que le lavage de voirie, l’hydrocurage, l’arrosage d’espaces verts, etc. Un deuxième outil, se basant sur les mêmes principes et la même méthodologie, sera développé pour les sous-usages agricoles. Enfin, le dernier volet de cette convention vise à mettre un outil pour l’analyse et la gestion des risques pour les usages industriels.
Contexte :
La ressource en eau est mise sous pression en raison de l’activité humaine et du développement économique. De plus, le changement climatique induit des variations spatiales et temporelles du cycle de l'eau accentuant ainsi les disparités entre l'approvisionnement et la demande en eau, et ce, même dans nos régions. Même si la Wallonie est encore relativement épargnée pour le moment, il est important de pourvoir établir des stratégies efficaces pour l’avenir. Ce stress hydrique se fait ressentir dans de nombreux domaines de la vie de tous les jours que ce soit des usages urbains, agricoles et industriels. Au niveau du secteur agricole wallon, et plus particulièrement en ce qui concerne les cultures, l’approvisionnement en eau devient problématique en raison de deux principaux facteurs : les sécheresses à répétition de ces dernières années et la demande croissante du secteur agricole.
Jusqu’ici relativement marginale et réservée à des applications spécifiques, l’irrigation est une solution qui est déjà introduite en Région Wallonne et qui devrait se développer de plus en plus dans les prochaines années. En conséquence la demande en eau s’en trouvera accrue et la forte augmentation des demandes de forage de puits privés de ces dernières années le confirme.
Tant les autorités régionales que les gestionnaires de la ressource en eau s’attachent à vouloir réduire la vulnérabilité du secteur agricole face aux épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents, tout en évitant la multiplication des prises d’eau privées et les conséquences quantitatives et qualitatives néfastes sur la ressource souterraine en eau. La stratégie que les autorités régionales de Wallonie veulent mettre en place peut se résumer en 3 étapes : i) mettre en place des pratiques agricoles qui permettent d’éviter l’irrigation, ii) s’il y a besoin d’irrigation, favoriser les sources d’eaux alternatives telles que les eaux usées traitées, les eaux de pluies provenant des toitures, etc afin d’alléger le recours aux ressources naturelles (eaux souterraines et de surface), iii) s’il est nécessaire d’y recourir, maximiser l’efficience de son utilisation.
A côté de ces solutions, la réutilisation des eaux usées épurées (ReUse) pourrait donc constituer une source potentielle d’approvisionnement alternative pour certains usages industriels et agricoles. Cette possibilité a clairement été identifiée par le groupe de travail « Eau-Alimentation » de Circular Wallonia comme un élément de la circularité de l’eau dans un contexte de production maraîchère à encourager.
La réutilisation des eaux usées épurées nécessite un encadrement législatif adapté à la situation régionale. A ce sujet, le récent Règlement européen (UE 2020/741, 25 mai 2020) définit les exigences minimales applicables à la réutilisation de l’eau, avec un volet particulier pour l’irrigation agricole. Cependant, les contraintes en découlant sont très réduites et ne concernent que les risques sanitaires (ex : présence de bactéries pathogènes), la demande en oxygène et les résidus secs. Un autre point important de cette législation est que celle-ci met l’accent sur le besoin de mettre en place une bonne stratégie d’analyse des risques quant à la ReUse et, par conséquent, d’adopter une gestion cohérente de ceux-ci. L’analyse de ces risques doit donc se faire de manière coordonnée entre le producteur d’eau alternative et le futur utilisateur.
Objectifs :
L’objectif global de ce projet est de mettre au point un outil qui permet d’analyser les risques induits suite à la mise en place de pratique de ReUse puis de proposer des solutions pour mitiger ces risques pour les différents compartiments récepteurs potentiellement touchés. Une fois l’outil mis en place, celui-ci sera disponible sur une plateforme en ligne pour que les utilisateurs puissent l’utiliser et s’en servir, notamment pour les aider durant l'obtention d'un permis d’environnement et/ou d’exploitation.
Financements :
Partenariat entre le CRA-W et le CEBEDEAU – Sous la stratégie Circular Wallonia (SPW) Mesure 31 – Chaîne de valeur prioritaire « EAU ».
Durée :
2 ans (Août 2023 à Août 2025)