Suivi des populations larvaires de diptères simuliidae dans la vallée de la Semois
Suivi des populations larvaires de diptères simuliidae dans la vallée de la Semois
Contexte
Les simulies sont des diptères nématocères appartenant à la famille des Simuliidae. Celle-ci a une dispersion mondiale comptant plus de 1500 espèces dont environ une vingtaine ont été recensées en Belgique (notamment Simulium equinum, S. erythrocephalum, S. lineatum, S. morsitans, S. ornatum et S. reptans). La forme larvaire de l'insecte se développe principalement dans les rivières et ruisseaux à cours rapide, fixée aux pierres ou à la végétation aquatique. On en trouve notamment en abondance dans les herbiers de renoncules flottantes (Ranunculus fluitans Lam.) en Semois ardennaise. La plupart des espèces sont hématophages, les femelles ayant besoin de sang qu’elles prélèvent sur les mammifères (bétail, gibier homme) pour mener à bien leur reproduction. Des essaims comprenant des dizaines de milliers de mouches se forment dès les premiers beaux jours du printemps et peuvent s'abattre sur le bétail à proximité des cours d'eau infestés. C’est lors des premières mises en pâture que ces attaques sont les plus virulentes et provoquent parfois la mort, par choc anaphylactique, des bêtes touchées par un grand nombre de piqûres. Pareilles attaques mortelles se produisent épisodiquement. Les premières attaques importantes ont été recensées en 1986 le long de la Lhomme et du Serpont dans la région de Libin et en 1992 dans la vallée de la Semois. Objectifs
Suite aux risques encourus par les éleveurs des vallées concernées, le Département Lutte biologique et Ressources phytogénétiques s'est attaché à proposer une stratégie de lutte préventive visant à limiter autant que possible le risque de récidive dans les régions où des pertes en bétail ont été déplorées.Description des tâches
Un suivi régulier des populations de larves et de pupes de simulies est effectué chaque année entre avril et octobre sur les tronçons de rivières à risque (Semois mais aussi Ourthe, Vierre, …). A cette fin, une technique de récolte et de dénombrement des larves et pupes présentes sur les renoncules a été mise au point et permet de comparer les dynamiques de populations d’une année à l’autre. Par ailleurs, des essais de lutte biologique reposant sur l’utilisation d’un larvicide microbien sélectif à base de Bacillus thuringiensis (var. israelensis) ont été entrepris jusqu’en 2003 en vue de tester l’efficacité et les modalités pratiques d’emploi d’un tel produit. L’impact de ces traitements sur les populations de larves dans les zones traitées continue de faire l’objet d’investigations. L’influence des caractéristiques physico-chimiques et bactériologiques de l’eau de la rivière sur les populations de larves et de pupes a également été étudiée en collaboration avec la Fondation Universitaire Luxembourgeoise (Université de Liège – site d’Arlon). Les premiers résultats obtenus n’ont cependant pas permis de dégager de corrélations nettes entre les niveaux de populations observés et les différents paramètres analysés. Résultats attendus
Le projet en cours devrait permettre de mieux connaître la dynamique de population des différentes espèces de simulies présentes le long de la Semois et de mieux évaluer les risques que peuvent entraîner ces diptères hématophages pour le bétail de la vallée. Partenaires
Ministère de la Région wallonne (DGRNE) Division de l’Eau – Direction des Cours d’Eau non navigables. Financement
- DGRNE Ressources naturelles et de l'environnement