Le pâturage est une plus-value et une différenciation importante de l’élevage wallon, qu'il faut soutenir et développer. Contrairement à l’alimentation hivernale basée sur une gestion de stocks connus, le pâturage repose sur une gestion de flux variables qui nécessite des ajustements permanents entre l’offre d’herbe et la demande des animaux.
Objectif principal
Avec comme objectif d’accompagner les éleveurs dans cette gestion, le projet SUNSHINE propose le développement d’une version numérique innovante (‘2.0’) d’outil de gestion de la prairie permettant (1) une gestion informatisée des calendriers de pâturage, (2) une modélisation fine, en articulation avec ces derniers, de la pousse de l’herbe et (3) une amélioration des outils destinés à la l’évaluation de la ration de animaux.
Approche
La caractérisation en continu de la pousse de l’herbe s’appuiera sur une approche multi-sources en combinant des données d’observation de la terre (images satellitaires, données de terrain), des données météorologiques (agromet.be) et de données modélisées. En combinaison avec l’outil ”SMART” du calendrier de pâturage, un outil d’aide à la décision (OAD) aidera l’agriculteur à mieux planifier l'utilisation des parcelles, l’organisation des fauches et finalement d’optimiser les rations en maximisant la valorisation des ressources auto-produites et dès lors les performances économiques du système.
Finalités environnementale, sociétale et économique
Cet outil numérique, véritable « observatoire de la pousse de l’herbe » en Wallonie, répond aux multiples enjeux auxquels doit faire face l’agriculture wallonne.
Ainsi, la plus grande autonomie fourragère résultant de l’utilisation de l’OAD aura un impact environnemental positif non négligeable de par une meilleure valorisation des ressources fourragères en quantité et en qualité, une diminution des apports extérieurs (concentrés, N pour les prairies riches en légumineuses) et des impacts environnementaux liés à cette importation (diminution des GES émis lors de la production et du transport de ces intrants). Elle contribue également, en soutenant le maintien des écosystèmes prairiaux à la lutte contre, par exemple, le réchauffement climatique au travers d’un stockage accru du C, l’érosion des sols en maintenant un couvert permanent, la pollution des ressources en eau par les nitrates ou bien encore l’érosion de la biodiversité.
Sur le plan sociétal, la plus grande autonomie fourragère tendra vers une amélioration de la qualité et de la traçabilité des produits sortant de la ferme ainsi qu’une amélioration de l’alimentation et la santé du bétail. L’agriculteur adoptant une démarche active visant à produire lui-même l’alimentation de son bétail tend à présenter une meilleure image auprès du consommateur. Le bien-être animal, préoccupation importante du consommateur, sera également amélioré via une utilisation plus grande du pâturage.
Sur le plan économique, l’OAD permettra des répercussions économiques tangibles de par la diminution des apports extérieurs (fourrages, concentrés) et sur une maîtrise des fertilisants. Des études ont mis en évidence que les systèmes laitiers les plus autonomes en intrants (-30% au niveau de l’utilisation des concentrés) dégagent une marge brute/ha de 40 % supérieure par rapport aux systèmes les moins autonomes. L’outil permettra donc de diminuer la dépendance vis-à-vis de facteurs extérieurs et par conséquent de la fluctuation des prix des aliments.
L’outil contribuera aussi à l’essor et au rayonnement du smart farming et plus largement du numérique en vue d’une agriculture wallonne plus durable.
Financement
Ce projet est financé par le plan de relance de la Wallonie. #WallonieRelance
Axe 3, sous-Axe 3.1, projet 142 : « Déployer le Smart farming : le digital au service de la transition »
Retours dans la presse
29/07/24 - Foire de Libramont : le numérique au service des agriculteurs - Le Soir
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