Dans les systèmes de grandes cultures de Wallonie, les phénomènes d'érosion et les coulées boueuses sont des conséquences communes des événements de précipitation intense. Ces phénomènes sont sous l'influence de différents paramètres de l'environnement, comme l'intensité et la durée des précipitations, l'état des cultures, la pente de la parcelle et sa longueur, mais sur lesquels les agriculteurs et agricultrices ont peu d'influence. Par contre, la stabilité structurale des sols agricoles, qui est également un paramètre à prendre en considération, est directement influencée par les pratiques dans les systèmes agraires.
Dans le cadre du projet PIRAT, le CRA-W a mis au point une nouvelle méthodologie pragmatique pour évaluer quantitativement la stabilité structurale des sols. Le QuantiSlakeTest est un test de délitement d'un échantillon de sol sous eau. Il se base sur un test classiquement présenté lors d'événements publics, le Slake Test. Une pesée en continu de l’échantillon génère une courbe, reflet de la dynamique du délitement, à partir de laquelle sont calculés des indicateurs synthétiques.
Depuis 2017, notre approche innovante a été appliquée dans une gamme de situations contrastées, qui vont des conditions contrôlées des parcelles d'essais de longue durée et des nouvelles plateformes d'essais systèmes du CRA-W à Gembloux jusqu'aux parcelles suivies dans le cadre de réseaux de fermes wallonnes. Les résultats montrent une influence prépondérante des pratiques de travail du sol (labour, techniques culturales simplifiées) sur sa stabilité structurale telle que nous la mesurons.
Après les phases initiales de prototypage et de développement, l'approche bénéficie maintenant d'un protocole de base standardisé mis à la disposition pour le suivi régulier des parcelles du CRA-W. L'expérimentation a également été au centre d'interactions particulières avec des partenaires du secteur : hautes écoles (HELHa, HEPN), universités (ULg/GbxABT, UCLouvain), structure de suivi et d'encadrement (Greenotec).
En perspective, nous comptons diffuser le protocole publiquement et rendre l'ensemble du programme (R et ShinyApp) librement accessible en open-source.
