Afin de répondre à cette question, 18 exploitations ont été suivies en 2010. 2/3 étaient des systèmes ‘bovin viande’ présentant des chargements modérés (1,5 UGB/ha) à très importants (> 2,5 UGB/ha). Le tiers restant est constitué de systèmes bovins avec deux troupeaux, l’un laitier, l’autre allaitant (2 à 3,2 UGB/ha). Les prairies y représentaient, en moyenne, 86% de la SAU [75% – 100%].
Les fourrages produits (ensilages d’herbe et de maïs, foins, céréales fourragères) ont été caractérisés en quantité et en qualité. Une simulation a alors été réalisée afin d’optimiser la valorisation de ces fourrages pour couvrir les besoins des troupeaux, ce qui a conduit à la définition des stocks de compléments nécessaires qui ont été comparés aux compléments réellement mobilisés. Les résultats obtenus soulignent, pour plus de 75% des exploitations, la bonne valorisation des ressources auto-produites mais la limitation que représentent les chargements élevés.
Pour ce qui est de la bonne valorisation des engrais de ferme (fumiers, composts et lisiers), nous sommes partis de la comparaison des niveaux de fertilisation attendus sur base des productions fourragères enregistrées et les niveaux de fertilisation réellement appliqués. Les niveaux de productions fourragères ont été définis au départ des stocks enregistrés et des besoins des animaux au pâturage. Les besoins azotés des prairies ont alors été définis en s’appuyant sur une production de 5 t de MS par hectare. La différence entre les niveaux de production observés et cette production de base était permise grâce à l’apport d’azote que ce soit au travers des engrais organiques (efficience de 80%, si apport annuel, de l’N organique valorisable) ou minéraux. Une production de 25 kg de MS était attendue par kg d’N apportée. Cette approche met en évidence la bonne corrélation existant entre les apports en engrais minéraux préconisés et réalisés, mais certaines exploitations, parmi les plus extensives, pourraient limiter leur fertilisation afin que les stocks produits ne surpassent pas les besoins du troupeau. Une telle démarche leur permet néanmoins de gérer le risque que représentent des années moins productives suite à l’occurrence des aléas climatiques !
Les résultats ainsi obtenus sont présentés aux agriculteurs suivis de manière collective avec la mise à disposition d'un rapport individuel, propre à leur exploitation, afin d'identifier avec eux les marges de progrès possibles.