Contexte
Un des enjeux majeur de l’agriculture du 21ème siècle est d’assurer la sécurité alimentaire tout en conservant durablement le potentiel de production des zones agricoles. A l’échelle de la parcelle, unité de gestion de l’agriculteur, cela implique une meilleure prise en compte des sources de variations intra-parcellaires. Cette prise en compte est essentielle si l’on veut tendre vers une gestion optimale des facteurs de production. Ceci demande d’affiner la connaissance des potentialités spécifiques de la parcelle et de son environnement immédiat par le biais de prises d’informations. Une fois intégrées, analysées, comparées et corrélées, ces informations permettront de prendre des décisions justifiées afin d’optimiser l’efficacité des pratiques culturales ainsi que l’efficience des intrants et des interventions. Ces aspects représentent des enjeux majeurs dans le concept de l’Agriculture Ecologiquement Intensive (Bonny, 2011).
Objectifs
VISA a pour objectif de mobiliser des informations géo-localisées collectées par des capteurs équipant d’origine le matériel agricole (capteurs d’effort, de patinage, de consommation…) lors de chaque passage cultural. Ces informations seront croisées avec d’autres données pertinentes sur le plan agronomique (ex : teneur en MO, humidité et granulométrie de surface du sol, indice de surface foliaire, taux d’infestation de la biomasse par des pathogènes,…) acquises via des capteurs spécifiques non invasifs. Ces capteurs seront embarqués soit sur le matériel agricole habituel, soit sur du matériel aérien (drone) ou consisteront en des capteurs fixes de métrologie environnementale au niveau des parcelles. L’étude portera sur une succession culturale de quatre ans mise en place sur deux parcelles expérimentales, l’une située dans le domaine du CRA-W, l’autre étant situées dans des exploitations agricoles. Les informations récoltées par les différents capteurs permettront d’adapter les stratégies phytotechniques des deux parcelles.
Description des tâches
Le projet VISA a quatre tâches principales :
1) Identifier les données génériques pertinentes pouvant être acquises par l’agriculteur lors de ses travaux récurrents sur ses parcelles. L’idée est de valoriser les informations générées automatiquement par le tracteur et les engins agricoles portés ou trainés.
2) Corréler et valider les données génériques avec d’autres données d’observation plus classiques, issues de mesures analytiques de terrain et/ou de capteurs optiques reliés à différentes plateformes (manuelles, tracteurs ou engins agricoles, avions, drones ou satellites).
3) Intégrer les données génériques, identifiées comme pertinentes, dans des systèmes d’aide à la décision gérables en circuit court de l’information (acquisition et traitement) par le producteur pour des approches stratégiques ou tactiques de gestion de trois principaux facteurs de production : travail du sol, semis et fertilisation.
4) Evaluer la faisabilité et la valeur ajoutée (économique, agronomique, technique et environnementale) de l’application des stratégies définies pour le contexte parcellaire wallon.
Résultats attendus
Au terme des 4 années de l’essai, il sera possible :
- d’évaluer la faisabilité technique de moduler sur l’ensemble de la parcelle les niveaux des facteurs de productions (ou leviers),
- d’évaluer si la modulation spatiale et géolocalisée des facteurs en fonction de l’hétérogénéité de la parcelle mène à des économies d’intrants et à des rendements différents de ceux obtenus avec une application uniforme de chaque facteur dans les mêmes conditions,
- d’évaluer l’intérêt environnemental de cette modulation.
Financement
- CRA-W - apport loi Moerman